Dans la série « Comment bien réussir à échouer » je ne pouvais pas faire l’impasse sur la procrastination qui est l’arme fatale N°1 de l’entrepreneur.
J’ai passé beaucoup de temps à étudier ce curieux phénomène, qui touche tout le monde. A tel point que ça paraît normal de procrastiner. On dit souvent que c’est humain ce qui sous-entend que c’est une faiblesse de caractère. En fait ce n’est pas ça du tout et je vais te dévoiler ce qui se cache derrière tout ça et tu vas comprendre pourquoi c’est si difficile de changer ce comportement.
Déjà ce qu’il faut que tu saches c’est que ce n’est pas de ta faute si tu procrastines. Et je ne dis pas ça pour te faire plaisir mais parce que c’est la vérité. Non. Le grand responsable c’est ton cerveau. C’est lui qui te joue un de ses fameux tours et bien évidemment c’est un jeu purement inconscient. Tu crois décider mais en réalité c’est ton inconscient qui décide pour toi.
Je m’explique. Notre cerveau est binaire et il fonctionne sur un principe très simple : rechercher le plaisir et éviter la souffrance. C’est un peu comme si on avait une balance dans la tête qui mesure en permanence ce qui, à l’instant t, va m’apporter le plus de plaisir ou m’épargner le plus de souffrance. Et c’est le résultat de ce calcul qui dicte nos actes. L’inconscient choisit la meilleure option et seulement ensuite l’esprit conscient se raconte des histoires pour justifier cette décision.
Entre plaisir et souffrance, tout est dans la balance
Prenons un exemple qui me concerne personnellement mais qui concerne aussi la majorité et il y a de grandes chances que ça t’arrive à toi aussi : pourquoi je passe mon temps à reporter des tâches administratives qui sont certes pénibles, mais de toute façon inévitables, comme faire ses déclarations à l’Urssaf ou aux impôts ? Je sais que je dois le faire mais j’attends le dernier moment, ce qui génère un énorme stress, et parfois de la culpabilité et de la frustration si je le fais trop tard et que je dois payer des pénalités… ce qui en passant m’est déjà arrivé !
Alors peut-être que tu crois que c’est de la fainéantise de ma part ou un manque de volonté. Mais tu vas voir, c’est une question de timing et de chiffres(*), c’est mathématique et automatique. Quand je suis loin de la date butoir, le degré de souffrance de ne pas faire cette déclaration est inférieur au degré de plaisir de faire autre chose de plus stimulant, donc la balance de mon cerveau penche de ce côté et mon inconscient me pousse dans ce sens. Au fur et à mesure que le temps passe, le poids de la souffrance va augmenter mais ce n’est qu’au moment où le rapport s’inverse et la balance commence à pencher de l’autre côté que je vais enfin pouvoir faire ma déclaration, disons plutôt que je vais devoir la faire puisque dès lors, mon inconscient ne me laisse aucun répit tant que ce n’est pas bouclé – ce qui pour moi se déclare la veille de l’échéance.
(*) Si tu veux des chiffres pour la démo les voici :
- J-30 : souffrance = 2/10 et plaisir = 8/10, donc souffrance < plaisir
- J-2 : souffrance = 9/10 et plaisir = 8/10, donc souffrance > plaisir
Alors bien sûr le degré de plaisir/souffrance est propre à chacun… certains ont une telle phobie des démarches administratives (si si c’est reconnu comme une phobie) qu’ils vont systématiquement se mettre dans le rouge, quitte à s’en vouloir à mort… pour d’autres ce sera une peur démesurée de ne pas être en règle qui va prendre le dessus… mais ce qu’il faut retenir c’est que c’est normal de procrastiner et que ce n’est pas notre faute, ce n’est pas un choix délibéré, une décision libre et assumée. Nous sommes victimes du fonctionnement de notre cerveau et manipulés par notre inconscient.
Les stratégies mentales pour reprendre le contrôle
Ça ne veut pas dire qu’il n’y a rien à faire pour changer ça. Au contraire. Le savoir te permet de déjouer le piège en actionnant les bons leviers… ça s’appelle des stratégies mentales et je t’en donne une à la fin.
Dans le cas cité en exemple, il n’y avait pas d’enjeu véritable. Mais là où ça se complique c’est quand tu dois faire quelque chose d’important pour ton business et qui te met la pression. Comme faire une conférence ou publier une vidéo… Là ça risque de faire mal, parce que la souffrance d’agir va être aussi forte que celle de ne pas agir, (quand au plaisir il a disparu), il n’y a plus que deux souffrances qui s’opposent donc et ça risque de bugger dans ta tête. L’aiguille de la balance va s’affoler et ne sois pas surprise si tu te fais déborder par tes émotions.
Certains ont pris l’habitude de fonctionner ainsi et sont même devenus des spécialistes du dernier moment, il y en a même qui revendiquent cette méthode et disent que la pression les rend plus créatifs ou plus efficaces. Bien sûr, tu peux fonctionner comme ça si tu le supportes, si ça ne te crée pas de gros problèmes de santé liés au stress et si ça ne met pas en péril ton business. Mais honnêtement, de toi à moi, tu crois vraiment que tu peux jongler comme ça et développer ton business ? Sérieux, tu crois vraiment que ceux qui réussissent n’ont pas cherché et trouvé une parade à la procrastination ?!
Si c’est ce que tu crois, alors ne va pas télécharger la technique ultime pour hacker ton cerveau – ce grand manipulateur… non surtout ne fais pas ça tout de suite, attend encore un peu, continue à procrastiner, tu as surement mieux à faire là maintenant, comme zapper sur le net et les réseaux sociaux… non je plaisante, tu as peut-être d’autres obligations et de toute façon je ne te jette pas la pierre je suis moi-même une ex-championne de la procrastination.
Mais si tu en as plus que marre de te faire manœuvrer en coulisse, si tu veux reprendre les commandes de ton cerveau, si tu veux devenir le vrai décisionnaire de tes actions, si ce jour est vraiment arrivé, alors vas-y fonce, arrête de tergiverser, de peser le pour et le contre (souviens toi que tu sais pas régler la balance, pas encore), et appelle moi avant de changer d’avis car je t’offre une session stratégique de 45 minutes qui va te faire faire un grand bond en avant !
